L'Atelier

Je travaille de façon artisanale et traditionnelle.

Lors de la fabrication d’une lame, je procède d’abord à forger le lingot d’acier au charbon de bois. Cela permet de me rapprocher au plus près de la forme souhaitée.

Le martelage à chaud permet aussi une amélioration de la structure cristalline de l’acier.

Je travaille seulement avec des aciers fer-carbone car ceux-là sont les plus forgeables et ductiles sous le marteau. Les adjuvants (Chrome, Manganèse, etc) polluent la structure ferritique de l’acier, rendant le tranchant plus friable, il perdra ses propriétés élastiques. Un tranchant en acier au carbone sans adjuvants pourra être amené bien plus fin qu’un acier inoxydable, cela est dû à la grosseur des atomes de chrome qui sont incompressibles par martelage.

C'est pour cela que nos grands-pères disent qu'une lame en "acier qui rouille", coupera toujours mieux.

Ensuite, j’usine la pièce afin de l’affiner jusqu’à sa forme finale. 

Je travaille essentiellement à la main à l’aide d’une lime, le travail à la main permet une bien meilleure précision qu’à la machine, de faire des enlèvements de matière que la machine ne peut pas faire, et enfin de travailler dans un silence méditatif.

Je peux utiliser la ponceuse à bande seulement pour enlever beaucoup de matière (si besoin est), toujours avant trempe.

Sur l’émouture, je ne travaille qu’à la lime et au papier abrasif.

Une fois l’acier trempé, j’enlève la matière sur le tranchant à la pierre afin de ne pas faire chauffer l’acier et enlever la couche de Beilby qui diminue les capacités tranchantes de la lame.

Pour les manches en bois, ils sont usinés et polis à la râpe, et au papier abrasif. Je peux utiliser la machine pour le rendu final permettant de révéler la couleur du bois.